Dans le cadre de projets postdoctoraux développés par Inès Pactat à l’Université de Toulouse, l’étude de l’activité verrière au Moyen Âge en Occitanie connaît une nouvelle dynamique de recherche. La transition entre les systèmes de production du verre antique et médiéval et l’apparition des premières verreries forestières sont au cœur des problématiques développées. La région Occitanie constitue une zone de contact entre plusieurs traditions verrières, à l’interface entre la mer Méditerranée, l’Al-Andalus et le monde franc. Des premiers travaux archéométriques ont démontré la coexistence sur le territoire de plusieurs recettes de fabrication du verre à la fin du Premier Moyen Âge. Les causes et les modalités d’abandon ou de persistance de certaines restent toutefois à déterminer. C’est donc par une approche interdisciplinaire, alliant archéologie, archéométrie, histoire et également expérimentation archéologique que le patrimoine verrier médiéval d’Occitanie est désormais réfléchi. L’exploitation des ressources documentaires de la fin du Moyen Âge permettra tout d’abord d’aborder les questions de production et de circulation des matières premières, mais aussi l’organisation des ateliers de verriers, leur répartition sur le territoire et leurs réseaux, autant de témoignages de l’héritage des premières verreries forestières. Par l’expérimentation archéologique, l’équipe cherche à établir des référentiels de composition de verres aux cendres, ainsi qu’à recréer des recettes médiévales en utilisant des ressources locales et des structures chauffées au bois afin de reproduire autant que possible les conditions d’un atelier de verriers médiéval. Ces projets en cours, accueillis par le laboratoire TRACES (UMR 5608), bénéficient du soutien de l’Université de Toulouse, du Musée du Verre de Carmaux et de la région Occitanie.