L’EPS face à l’urgence climatique : innover pour transformer le rapport à la nature ?
Résumé
Research on environmental education programs in schools often focuses on analyzing their impact on the evolution of knowledge, concerns, or declared behaviors in favor of the environment, between two measurement points (Ardoin et al., 2018). However, understanding the process of transforming the relationship with nature requires exploring the intimate dimensions of experience, which questionnaires or tests hardly grasp. We therefore seek to analyze the process of transforming the relationship with nature over a year based on the analysis of students' experience within Marine Educational Areas. This program "innovates" by adopting a bodily, sensitive, and civic approach to environmental education, distinguishing itself from other school programs focused on knowledge. To achieve this objective, the course of life (Theureau, 2006) explores the evolution of the coupling process between the actor and their environment over time, giving primacy to the student's point of view. The intrinsic dimension of experience is informed by spontaneous verbalizations in situ and those prompted by the researcher, as well as by the students' accounts of experiences produced after each outing. We articulate these materials with the pedagogical teams' preparation documents, audiovisual recordings of the activity, and the researcher's notes, and an ethnographic survey, corresponding to the extrinsic dimension of experience. Various profiles emerge, ranging from students avoiding any contact with nature, out of disgust or fear, to those limiting their interactions to minimize their impact on ecosystems. Students' relationship with nature can be characterized by the quality and quantity of interactions between them and nature. Our conclusions feed into the reflection on the training of future PE teachers, by proposing sensitive and bodily experiences, going beyond the security and control aspects of the environment (Paintendre et al., 2021).
Les recherches concernant les dispositifs d’éducation à l’environnement scolaire se concentrent sur l’analyse de leur impact sur l’évolution des connaissances, préoccupations, ou comportements déclarés en faveur de l’environnement, entre deux instants de mesure (Ardoin et al., 2018). Or, comprendre le processus de transformation du rapport à la nature nécessite d’explorer les dimensions intimes de l’expérience, que les questionnaires ou tests appréhendent peu. Nous cherchons alors à analyser le processus de transformation du rapport à la nature sur une année en nous basant sur l’analyse de l’expérience des élèves au sein des Aires Marines Éducatives. Ce programme « innove » en adoptant une approche corporelle, sensible, et citoyenne de l’éducation à l’environnement, se distinguant des autres dispositifs scolaires centrés sur les connaissances. Pour atteindre cet objectif, le cours de vie (Theureau, 2006) explore l’évolution du processus de couplage entre l’acteur et son environnement au fil du temps, en accordant le primat au point de vue de l’élève. La dimension intrinsèque de l’expérience est renseignée à partir des verbalisations in situ spontanées et provoquées par le chercheur, ainsi que par les récits d’expériences des élèves réalisés après chaque sortie. Nous articulons ces matériaux avec les documents de préparation des équipes pédagogiques, les enregistrements audiovisuels de l’activité, et les notes du chercheur, et une enquête ethnographique, correspondant à la dimension extrinsèque de l’expérience. Divers profils émergent, allant d’élèves évitant tout contact avec la nature, par dégout ou peur, à ceux limitant leurs interactions, pour minimiser leur impact sur les écosystèmes. Le rapport à la nature des élèves peut être caractérisé par la qualité et la quantité des interactions entre eux et la nature. Nos conclusions alimentent la réflexion sur la formation des futurs enseignants d’EPS, en proposant des expériences sensibles et corporelles, dépassant les aspects sécuritaires et de maitrise du milieu (Paintendre et al., 2021)
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