[Entretien avec Catalin : partie une sur trois. Propos recueillis et retranscrits par Benjamin Naintré]
Je me suis entretenu à deux reprises avec Catalin, un jeune homme de 20 ans rencontré alors qu’il effectuait son service civique au sein d’une association implantée dans le nord de la banlieue parisienne. C’est au sein de ce morceau de métropole, dense et paupérisé, qu’il déroule sa vie depuis qu’il est enfant. Catalin a quitté la Roumanie, son pays natal, à l’âge de sept ans, emmené par ses parents dans cette entreprise migratoire commencée déjà bien des années auparavant. Quatre mois avant notre premier entretien, Catalin et ses parents ont accédé au sacro-saint logement social, débouchée d’une trajectoire résidentielle marquée par la vie en bidonville, les retours périodiques dans son village d’origine, et sa scolarité, comme il dit, à « l’École de la République ».
Les extraits qui suivent proviennent des deux entretiens réalisés avec Catalin. Pour des questions de lisibilité, de cohérence et de lien avec la thématique de ce numéro, ils ont fait l’objet d’un travail de coupe et de collage. Les propos tenus par Catalin restent inchangés.
Nous commençons par ses premiers temps en France, dans un grand bidonville particulièrement investi par le milieu associatif.