Le titre de la communication met en concurrence deux œuvres en prose datant du début du XXIe siècle : le premier roman de Dorota Masłowska, et le récit de voyage d’un Andrzej Stasiuk mature, suggérant une évolution qui se serait opérée entre 2002 et 2014 dans les rapports entre les Polonais et les Russes (ou plus généralement les nations post-soviétiques). Or, les deux auteurs réagissent, chacun à sa manière, au constat semblable : celui d’une Pologne renfermée sur elle-même, xénophobe, rejetant tout ce qui peut provenir de ses voisins de l’est, d’une culture marquée par la vision façonnée par le paradigme romantique, opposant les Polonais souffrants et aux envahisseurs extérieurs. L’interrogation sur la manière dont la Russie et l’Union soviétique sont devenues synonyme de l’Autre, craint et haï, et pourtant méconnu, va s’accompagner d’une analyse de procédés littéraires utilisés par les deux écrivains, tout en essayant de voir comment ils renouvellent l’image au-delà des clichés qui persistent, voire se renforcent dans la deuxième décennie du XXIe siècle dans une Pologne qui réfute sa pluralité.