L’état du fond caillouteux des cours d’eau représente une composante importante de la qualité hydromorphologique car il sert de substrat et de support à de nombreuses espèces aquatiques (animales et végétales). Il joue dès lors un rôle majeur sur la préservation de la biodiversité du cours d’eau. L’objectif de cette action est de déterminer quel est l’état interstitiel du fond caillouteux du lit des Vieux Rhône dans les secteurs restaurés et non restaurés, concourant à mieux évaluer la qualité des habitats benthiques et hyporhéiques, ainsi que l’effet des actions de restauration sur l’état de ce fond.Pour répondre à cet objectif, un suivi temporel à haute fréquence sur dix stations a débuté en septembre 2021. Le choix des stations s’est opéré dans un souci d’obtenir une diversité de contextes géographiques et une diversité en termes de fonctionnement hydro-sédimentaire (e.g. secteurs rechargés en sédiments, secteurs de référence à fort transport solide et secteurs pavés). La technique utilisée consiste à prélever un échantillon du fond du lit à l’aide d’un « échantillonneur Mc Neil ». Ainsi, l’évaluation du colmatage se base sur la détermination de la composition granulométrique de la zone hyporhéique et plus particulièrement sur la part de sédiments fins (< 2 mm) de l’échantillon. Au terme des trois premières campagnes de mesures, les premiers résultats confirment que les stations de référence possèdent bien les pourcentages de sédiments fins les plus faibles (entre 1 et 7 %). Les stations pavées montent un pourcentage de fines plus variable, avec notamment deux stations qui dépassent le seuil de 20 % (Belley et Pierre-Bénite). Quant aux stations situées en aval des recharges sédimentaires, elles comportent entre 6 et 13 % de fines, et montrent peu d’évolution sur la période étudiée malgré l’occurrence de crues morphogènes.