Longtemps dévalorisé, le patrimoine architectural et urbain des Trente Glorieuses constitue cependant un extraordinaire terrain d’investigation et d’expérimentation, notamment dans une perspective de développement durable et de recyclage. Dans certains cas, les enveloppes de ces bâtiments font l’objet de campagnes de ravalement destructrices. Ce phénomène touche d’autant plus les façades légères qui se sont largement diffusées dans les décennies de l’après-guerre. Préfabriquées et assemblables, celles-ci sont parfois vues comme des éléments de second oeuvre pouvant être remplacés. Or, sur l’ensemble du corpus d’immeubles de logements pourvus de panneaux Prouvé, répertoriés à ce jour − soit une dizaine d’opérations en France −, seul l’immeuble Les Cèdres aurait conservé ses façades d’origine. Dès lors, les problématiques spécifiques soulevées par ce cas d’étude nous ont amenés à conduire une recherche-action dans le dessein de préserver la physionomie originelle de cet immeuble atypique, en conservant ses panneaux de façade, tout en cherchant à les adapter aux besoins contemporains.