Red wie d'r de schnàwel gewachse ish : parle comme le bec t'a poussé
Résumé
Ce poster traite de la constitution d'un corpus de phonétique expérimentale, pour l'étude de consonnes occlusives en alsacien et en français parlé en Alsace.
Le corpus de phonétique demande un contrôle de l'environnement des phonèmes observés, si possible en ceteris paribus : toutes choses égales par ailleurs. Cette méthode permet d'envisager la comparaison entre deux classes d'occlusives, dans un contexte parfaitement semblable (comme la paire de mots alsacien Kass/Gass, par exemple.)
Les conditions d'enregistrement doivent également faire l'objet du plus grand soin : les locuteurs peuvent être plus à l'aise chez eux, surtout les plus âgés, mais les conditions acoustiques sont bien meilleures en chambre anéchoïque. C'est la méthode qui a été retenue pour cette étude, malgré le stress généré pour les locuteurs. Ainsi, la qualité des enregistrement a permis l'observation d'événements acoustiques sur le signal : le Voice Termination Time (Agnello, 1975), la durée du silence de la tenue occlusive, et enfin le Voice Onset Time (Klatt, 1975). Il a alors été possible de constater que toutes les consonnes occlusives alsaciennes sont sourdes : l'opposition ne se fait pas selon le trait de voisement comme en français, mais selon un rapport fortis/lenis (Kohler, 1984)
Les difficultés spécifiques à ce corpus étaient inhérentes à l'étude de phonèmes d'une langue peu décrite, et peu écrite.
Afin de ne pas influencer la prononciation des locuteurs, nous avons choisi une méthode de traduction : les phrases devaient être traduite depuis le français vers l'alsacien et réciproquement, cela afin d'augmenter les effets de contact entre ces deux langues.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)