La province volcanique du Velay oriental (SE du Massif central) compte une forte concentration de pierriers d’origine et d’appellation diverses (éboulis, chirats), issus du démantèlement des affleurements rocheux (rebords de coulées et, surtout, dômes et intrusions phonolitiques). Parmi ces accumulations figurent les « rivières de pierres » ou blockstreams de la littérature anglophone. Il s’agit de langues de blocs métriques redressés en tous sens, sans matrice en surface, déconnectées des amonts pourvoyeurs (gélifraction) et présentes jusque sur des pentes très faibles. Elles ont souvent été assimilées par défaut à d'anciens glaciers rocheux et rattachées sur la base d’arguments morpho-stratigraphiques au Pléniglaciaire supérieur. Elles sont en fait d’origine et d’âge mal connu et ne répondent pas clairement au modèle classique d’un glacier rocheux de haute montagne. Les observations de terrain (caractères intrinsèques, rapports stratigraphiques avec les autres formations, position dans la topographie, distance aux zones-source, contexte structural...), suggèrent des processus de mise en place par fluage et/ou lavage qui restent à préciser, la possibilité d’une chenalisation des blocs par la topographie préexistante (ravines), et posent la question de l’âge, de l’efficacité des processus en jeu et de l’existence éventuelle de plusieurs générations. L’acquisition récente de photographies aériennes traitées en photogrammétrie (orthophotographies, MNT) doit permettre de préciser la description de l’organisation de surface (modelé, fabrique) révélatrice des contraintes liées aux processus de mise en place. D'autre part, les investigations géophysiques menées (GPR et tomographie électrique) pourraient apporter d'intéressants éléments de compréhension. Cette étude s’intègre au programme de recherche WRACC, financé par L’Etablissement Public Loire et le FEDER.