Le paysage urbain actuel est marqué par l'omniprésence des signaux sonores d'avertissement. Toutefois, nombre de situations de danger ne permettent pas d'identifier et de localiser rapidement ces signaux malgré des niveaux sonores parfois insupportables. La démarche acoustique et sémiotique proposée ici consiste à déterminer des signaux facilement identifiables et ne gênant pas les personnes non concernées par les avertisseurs. Elle est centrée sur le sujet et sa perception du monde, à la différence des approches physicalistes qui visent un objet physique et non sa représentation psychologique par l'individu. L'originalité de la méthode adoptée repose sur trois points essentiels : la validité écologique des stimuli qui doivent permettre d'accéder aux représentations mentales des individus, les consignes données aux sujets afin que leurs réponses soient conformes à leurs conduites en situation réelle, le traitement des données verbales qui s'appuie sur le concept de la catégorisation prototypique. La mise en oeuvre expérimentale de cette approche consiste à élaborer une chaîne d'enregistrement et de restitution d'échantillons sonores écologiquement valides à l'aide de tests d'écoute, puis à réaliser des expériences d'identification des signaux d'avertissement montés sur les contextes urbains enregistrés. Les résultats des tests de prise de son en extérieur indiquent que les systèmes stéréophoniques classiques utilisés en intérieur semblent moins bien adaptés que d'autres configurations. Les tests d'identification permettent de déterminer des signaux prototypiques efficaces en situation de danger. Par ailleurs, la confrontation des réponses verbales des sujets avec les propriétés acoustiques des signaux montre que ces propriétés revêtent un caractère signifiant inhérent à une culture collective donnée. La modification de ces paramètres permet d'optimiser l'efficacité des signaux d'avertissement prototypiques et de minimiser la gêne qui peut leur être associée.