Controlling (Oneself). The Dominant Masculinity in Electronic Dance Music
Maîtriser et se maîtriser. Saisir la masculinité électroniste dominante
Résumé
Based on an ethnographic study alongside electronic musicians established in France, this article concerns the ways masculinities are embedded in this art world. Following scholarly works regarding gender relations in music spaces and grounded in masculinity studies, this article grasps the plurality of masculinities at play among artists. The dominant masculinity which we identified corresponds to the socially valued modality amongst these masculinities, in this precise context. It isn’t analysed as a component of individual identities but as an ideal, a normative standard which is enacted and reproduced through routine practices at work. Individuals therefore attempt to strive towards this standard, in varying ways and at varying costs. If the dominant electronic masculinity is constructed in opposition to femininity, it also unfolds in relation to devalued forms of masculinities, marked in our case in terms of social class and age. In particular, this masculinity is embodied through practices related to control and at a distance from practices coded as virile: controlling one’s tools, one’s body and the crowd when on stage; controlling oneself in party spaces, accordingly to the related sociabilities and to heterosexual practices considered as “respectable”, in a context of spreading egalitarian norms and feminist ideas in the workplace.
Fondé sur une enquête ethnographique auprès d’artistes de musiques électroniques exerçant principalement en France, cet article s’intéresse aux masculinités qui traversent ce monde de l’art. Dans la foulée de travaux dédiés aux rapports de genre dans cet univers et à partir du cadre théorique des masculinity studies, nous proposons de saisir la pluralité des masculinités mises en jeu chez les artistes électronistes et d’en identifier la modalité socialement valorisée, soit la masculinité électroniste dominante. Nous n’abordons pas celle-ci comme une identité mais comme un idéal, le plus souvent non formulé, qui se réalise par des pratiques routinières et vers lequel les individus tentent diversement et de manière plus ou moins coûteuse de tendre. La masculinité électroniste dominante se construit en opposition à la féminité, mais aussi à certaines formes dévaluées de masculinités, principalement marquées dans notre cas en termes de classe sociale et d’âge. Particulièrement, elle s’incarne dans des pratiques appréhendées en termes de maîtrise et à distance de la virilité : maîtriser ses outils, la foule et son corps sur scène ; se maîtriser dans l’espace festif, au regard des sociabilités en présence, mais aussi s’agissant des pratiques hétérosexuelles, dans un contexte de diffusion de normes égalitaires et d’idées féministes au travail.