Parfaitement au fait des risques encourus liés à un positionnement d’autrice dans le champ littéraire, Nathalie Sarraute a toujours défendu la ligne d’un partage strict entre ses engagements citoyens et ce qui, dans son œuvre, peut donner lieu à des interprétations politiques. Cela n’a cependant nullement empêché ses commentateur/trices de se livrer à l’exercice de lectures féministes/féminines : qu’en est-il, dans les romans, de la représentation des rapports sociaux de sexe ? de l’identité de genre ? Ainsi des lectures de Martereau (1953) qui interrogent, selon des optiques théoriques différentes « la guerre des sexes » (Pierrot), les « questions of difference » (Jefferson), le « masculin, féminin » (Svensen Gjerden). Nous souhaitons reprendre à nouveaux frais la question, en envisageant, à partir de l’outillage conceptuel forgé dans les études sur le genre, ce qui peut être lu comme féministe (ou pas) dans l’œuvre sarrautienne.