À partir d’un focus groups réalisé avec des jeunes mineurs non accompagnés (MNA), cet article explore les limites et les intérêts du dispositif de scolarisation de première intention qu’ils ont pu expérimenter à leur arrivée au sein d’un établissement d’accueil d’urgence leur assurant une mise à l’abri. Ainsi, ces jeunes ont-ils bénéficié d’un accompagnement scolaire individualisé et personnalisé dans l’attente d’une scolarisation de droit commun effective (subordonnée à la reconnaissance de leur minorité et donc de la nécessité d’une protection institutionnelle). Donnant une place importante aux récits de ces jeunes, apparaissent les multiples nuances de l’école : entre une école idéalisée et ses réalités, entre ce qu’ils disent de leur école et ce qu’ils vivent de la nôtre. Afin de contribuer aux ambitions d’un dispositif d’inclusion sociale des MNA, l’article plaide pour une approche transculturelle des problématiques que la scolarisation des MNA posent au regard de la satisfaction de leurs besoins tant spécifiques que particuliers. Les expériences de vie de ces jeunes, et notamment des MNA désocialisés, nous y enjoignent fortement.