Usurpation de non-identité. Ce que les productions générées par l’IA disent du rapport de l’art à ses objets - Archive ouverte HAL
Article Dans Une Revue Nouvelle Revue d'Esthétique Année : 2024

Usurpation de non-identité. Ce que les productions générées par l’IA disent du rapport de l’art à ses objets

Résumé

This article is based on an observation: some objects produced by generative AI look like works of art that already exist, thereby overturning the problems linked to the indiscernability between art and non-art. The ease with which these objects are accepted as works of art seems to be based on this resemblance, which needs to be questioned. It seems to surreptitiously restore the importance of the object and its appearance. The productions resulting from AI thus provide an opportunity to reflect on the relationship that contemporary art has to its objects. A question symptomatic of the issues discussed in this article is whether it is more appropriate to consider The Next Rembrandt as a new painting by a virtual Rembrandt or as a new appropriationist work by a virtual Elaine Sturtevant. One way of addressing this question is to insist on the immaterial dimension of the works and the difference to be made with the objects that instantiate them, in order to avoid any fetishism.
Cet article part d’un constat : certains objets produits par des IA génératives ressemblent à des œuvres d’art qui existent déjà et renversent de ce fait les problématiques liées à l’indiscernabilité entre l’art et le non-art. La facilité avec laquelle ces objets sont acceptés comme œuvre d’art semble reposer sur cette ressemblance qu’il s’agit dès lors d’interroger. Elle semble en effet subrepticement redonner de l’importance à l’objet et son apparence. Les productions issues d’IA permettent ainsi de réfléchir sur le rapport que l’art contemporain entretient à ses objets. Une question symptomatique des pistes discutées est de savoir s’il est plus pertinent de considérer The Next Rembrandt comme une nouvelle peinture d’un Rembrandt virtuel ou comme une nouvelle œuvre appropriationniste d’une Elaine Sturtevant virtuelle. Une manière de répondre à cette question est d’insister sur la dimension immatérielle des œuvres et la différence à faire avec les objets qui les instancient, et ce afin d’éviter tout fétichisme.
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Dates et versions

hal-04762482 , version 1 (31-10-2024)

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Citer

Bruno Trentini. Usurpation de non-identité. Ce que les productions générées par l’IA disent du rapport de l’art à ses objets. Nouvelle Revue d'Esthétique, 2024, Esthétiques artificielles, 2024/1 (33), pp.69-80. ⟨10.3917/nre.033.0069⟩. ⟨hal-04762482⟩
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