À 20 mètres sous la surface de Paris s’étendent les catacombes. Des galeries souterraines illégales serpentent sur plus de 250 kilomètres sous-minant certains quartiers de Paris. Y aller relève d’un défi ; avant tout il faut connaître les entrées, posséder une carte, un équipement et ne pas craindre de se faufiler dans les chatières ou alors de descendre une échelle rouillée d’un puit sombre et profond. Cet espace souterrain, clos et confiné est loin d’être vide. En effet, une population de « cataphiles » l’investit jour après jour par leurs activités aussi en les aménageant à leurs goût, en agençant des bancs de pierre, en restaurant des vestiges historiques mais également en graffant à la bombe sur les parois. Dans cet article je m’interroge sur l’investissement de cet espace à la marge de la ville. Il s’agira de se demander quelles sont les raisons ainsi que les modalités de l’appropriation des catacombes illégales ? Au prisme, des données récoltés pour mon mémoire d’anthropologie sur les pratiques du graffiti dans cet espace, je reviendrai sur les manières d’habiter les catacombes et de les moduler notamment par le biais de la pratique du graffiti.