L’agglomération antique d’Argentomagus est localisée sur la commune de Saint Marcel (36,   Indre), à 1,5  km au nord d’Argenton-sur-Creuse, dans la vallée de la Creuse. Bien que des vestiges apparurent sporadiquement sur l’ensemble du bourg, la plupart d’entre eux se situent essentiellement, sur le plateau des Mersans, en périphérie immédiate au sud-est de l’agglomération actuelle. Ce dernier présente une forme quadrangulaire culminant à 145,00  m  NGF d’altitude et dominant de 42  m la rivière de la Creuse, avec trois versants abrupts au sud, à l’est et à l’ouest, formant ainsi des défenses naturelles et laissant la façade nord-est ouverte. Dans le cadre de la rénovation du musée archéologique du site, d’importants travaux ont été réalisés. Ainsi, une nouvelle sortie doit être aménagée sur la façade est du musée, à l’emplacement de l’actuelle sortie de secours de la « crypte archéologique  ». De plus, dans la future scénographie envisagée, le musée doit être intégré dans un environnement de vestiges découverts sur les côtés est et ouest. Le projet de poursuivre les fouilles au sud du musée a été abandonné au profit d’une réouverture des fouilles au niveau des temples. Ces travaux aujourd’hui terminé et mis en valeur furent l’occasion de pouvoir observer et identifier sur une plus large étendue les vestiges en partie mis au jour et fouillés lors des fouilles de sauvetage pour la construction du musée entre 1985 et 1988 sous la direction de Gérard Coulon. Les  résultats présentés ici correspondent donc à l’interprétation des données acquises durant toutes les campagnes de fouilles du projet de 2012 à 2016. Durant ces cinq années d’investigation, deux secteurs ont été ouverts aux abords du musée, le premier à l’est puis un second à l’ouest. Un  sondage fut également réalisé en 2015 au nord-est, afin de vérifier la présence d’aménagements sur le versant nord du fossé de l’oppidum. Au terme de ces cinq campagnes de fouilles, le secteur de l’ensemble monumental a été globalement bien appréhendé, même s’il subsiste encore des hiatus pour certaines structures. La chronologie a été quelque peu remaniée en raison des nouveaux indices mis en évidence chaque année. Les correspondances chronologiques entre les secteurs de fouilles ont été examinées et ajustées. Neuf états de synthèses successifs ont ainsi été déterminés par la chronologie relative essentiellement (états de 0  à  VIII), complétés par les datations apportées suite à l’étude du mobilier céramique et d’autres éléments (datation radiocarbone, monnaies, etc.). Ces résultats chronologiques s’insèrent fidèlement dans le schéma des périodes établies sur le site d’Argentomagus, tout en précisant certaines. Au terme de ces cinq campagnes de fouilles, il a été possible de compléter et de revenir sur certaines interprétations jusqu’ici admises sur l’évolution des aménagements d’une partie du versant sud du fossé de l’oppidum dès les périodes les plus précoces de l’Antiquité. Compte tenu de l’extrême profondeur des constructions et des zones précédemment fouillées pour la construction du musée, les traces les plus anciennes n’ont pu être observées, mais l’hypothèse d’un pont primitif ne peut être exclue, voire fortement envisageable pour l’accès à l’oppidum par le nord. Si l’ensemble des constructions composant l’ouvrage d’art subit de nombreux aléas conduisant à d’incessantes réfections, l’édification de cet ouvrage monumental permit l’économie d’un remblaiement du fossé trop important, par l’opportunité d’ériger les maçonneries dans un espace vide et de remployer les déblais issus du démontage du rempart gaulois, tout en permettant l’aménagement des abords du fossé. Ce dernier présente en effet des dimensions imposantes, en créant un espace vide imposant entre le sud de l’agglomération historique, située sur l’emprise originelle du plateau de l’oppidum, et le nord, où s’étendit la ville suburbaine de l’Antiquité.