Le Groupement d’intérêt scientifique HomMer (GIS HomMer1) est un réseau de recherche collaborative associant chercheurs en sciences humaines et sociales (SHS) et gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) dont l’objet est de contribuer au développement et à la diffusion de connaissances scientifiques sur les dimensions humaines des AMP (usages et gouvernance) en France métropolitaine et ultra-marine. L’Office français de la biodiversité2 (OFB) est un établissement public dédié à la protection et la restauration de la biodiversité en métropole et dans les Outre-mer, sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture et de l'alimentation. Ce séminaire du GIS HomMer, organisé en association avec l’OFB, s’est déroulé les 3, 4 et 5 février 2020 au Pôle Numérique Brest Iroise (Plouzané, Bretagne). Il avait pour thème : « Les sciences humaines et sociales dans les aires marines protégées. Pour la compréhension et la mobilisation des dynamiques territoriales, sociales et culturelles en appui aux politiques de gestion ». L’objectif principal de cet événement était d’échanger collectivement autour de quatre thématiques : 1) De quelle(s) nature(s) parle-t-on ? Quelles patrimonialisations ? 2) Biodiversité, usages, paysages : quelles dynamiques des socio-écosystèmes pour quels objectifs de gestion ? 3) Aire(s) marine(s) protégée(s) : normes et modèles en questionnement 4) Quelles médiations pour quelles mobilisations ? Cette manifestation a rassemblé près de 100 participants, chercheurs et gestionnaires originaires de France métropolitaine et d’Outre-mer, occupant différentes fonctions dans une quarantaine d’institutions différentes, autour d’un programme alternant communications scientifiques et réflexions collectives sous forme d’ateliers. Grâce à cette participation et aux nombreux points de vue exprimés, cet événement a permis d’illustrer la diversité des pratiques scientifiques mobilisées pour aborder ces problématiques, et d’identifier quelques axes scientifiques communs dans une perspective d’appui à la gestion des AMP. Ces champs de recherche collaborative, au nombre de trois, sont déclinés en neuf questionnements scientifiques plus circonscrits. 1) Mémoires d’hommes et histoires d’environnement 11) Dimension historique des relations que les hommes tissent entre eux vis-à-vis de leur environnement 12) Adaptation des sociétés humaines à l’évolution des socio-écosystèmes (évolution des pratiques, des normes, des règles), et capacités à accompagner le changement 13) Pluralité des régimes de savoirs et de normes, patrimonialisation et processus de qualification des enjeux de gestion 2) Gouvernance des AMP : acceptation, conflictualité, efficacité 21) Tensions, conflictualité (formes, circonstances, dynamiques) et acceptation sociale des AMP : caractérisation, facteurs, mesure (variabilité) 22) Trajectoires des processus de gouvernance : conditions d’animation et de représentativité des instances, facteurs d’engagement ou de désengagement des parties prenantes, conditions d’intégration d’autres porteurs de régimes de savoirs et de normes, expérimentation et développement de modèles alternatifs 23) Cadre légal de la gouvernance (existant, en construction, à inventer) et incidences sur l’efficacité des actions menées (ex post, ex ante) 3) Communication et sensibilisation : résorber l’invisibilité, changer les pratiques 31) Communication formelle des AMP : organisation institutionnelle, finalités et types de dispositifs, échelles de déploiement et compatibilité (dispositifs nationaux et locaux), formes de médiation, caractéristiques des publics ciblés, nature des messages, objectifs recherchés (information, évaluation, …) 32) Expérimentation de nouveaux modes de communication au moyen d’associations nouvelles (« Arts et Sciences », Jeux sérieux, nouveaux médias, …) pour leur potentiel de transformation des représentations et des pratiques, et dont l’évaluation des effets est à explorer 33) Sensibilisation à l’environnement : méthodes, évaluation de leurs effets sur les comportements