L’acculturation à l’écrit chez les élèves analphabètes : un projet de lecteur ou un projet de vie ?
Résumé
Résumé :
L’acculturation, que l’on se place du côté de la psychologie sociale ou de l’anthropologie
culturelle, peut être considérée comme une influence réciproque d’une culture avec une
autre, de manière intergénérationnelle ou géographiquement. L’acculturation à l’écrit
(Goigoux, 2004) recentre cette influence réciproque sur le sujet de l’écrit. En France, le
projet de lecteur est travaillé dès les premiers cycles scolaires afin de donner aux enfants
le goût et la motivation à la lecture. Cette acculturation à l’écrit permet d’entrer plus
efficacement dans la lecture grâce à un projet intérieur fort (Poslaniec, 1999). Mais qu’en
est-il du projet de lecteur quand l’élève a vécu les 15 premières années de sa vie en se passant
de lecture ? Nous nous interrogerons plus spécifiquement sur le projet de lecteur de grands
adolescents non scolarisés antérieurement à leur arrivée en France. Qu’était leur rapport à
l’écrit dans leur pays d’origine ? Qu’est-il devenu en arrivant en France ? Que devient-
il au cours de cette année scolaire ? Comment évolue-t-il ?
Des profils langagiers aux projets de lecteurs en évolution, nous tenterons d’analyser le sens
que mettent ces élèves sur ce projet. Pour cela, nous nous appuierons sur un recueil de
données réalisé entre octobre 2023 et mars 2024 en MLDS-FLE (Mission de Lutte contre
le Décrochage Scolaire, pôle FLE), dispositif de l’Éducation Nationale où nous enseignons.