Les fêtes de l'impatience - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue Française de Psychanalyse Année : 2018

Les fêtes de l'impatience

Résumé

La poétique rimbaldienne tient tout entière dans une absence de repos : la détermination indéterminable du poème (dont les variantes, qui sont souvent nombreuses d’un état de texte à un autre, marquent surtout le refus de constituer une œuvre) engage une lecture et une écoute flottantes (surtout ne pas souligner du crayon, ni trop de la pensée, voilà ce que demande le jeune poète à son professeur Georges Izambard) ; elle maintient une énergie sans cible arrêtée, de telle sorte que cette même énergie ne se résolve ni ne se dissolve dans l’aliénation d’un objet stable. C’est pourquoi il n’y a pas une poétique à l’œuvre chez Rimbaud, mais une incessante suite de poétiques bricolées, inventées, délirées et abandonnées dès que mises en place. Ne pas se souffrir dans l’unité, ne pas supporter d’en rester là où l’on est rendu. Ne pas se rendre en un seul lieu final, ne pas se rendre. Maintenir l’impatience, la colère, le dégoût, la frustration, c’est refuser la patience d’un monde qui ne cherche qu’à maintenir les principes de souffrance humaine, de paresse intellectuelle, de confort social, de rentabilité économique. L’ouverture illimitée, portant en elle les dangers de sa propre disparition, c’est sa figure d’espérance .
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04521649 , version 1 (26-03-2024)

Licence

Paternité

Identifiants

  • HAL Id : hal-04521649 , version 1

Citer

Vincent Vivès. Les fêtes de l'impatience. Revue Française de Psychanalyse, 2018, L'impatience, 2018/2 (82). ⟨hal-04521649⟩
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