Cette présentation porte sur l’expérience enfantine du confinement pendant l’épidémie de Covid en France au printemps 2020. Elle s’appuie sur la recherche participative Coralim, qui utilise des méthodes mixtes combinant données quantitatives et un corpus d’entretiens. Les résultats montrent que l’expérience de ce confinement a été plutôt positive chez les enfants, mais qu’elle s’avère dépendante de l’appartenance sociale et du statut d’activité des parents. Les enfants n’ont pas vécu le confinement de la même manière selon que leurs parents étaient à la maison – partiellement au chômage ou travaillant à domicile – ou absents et allant travailler malgré les risques pour leur santé, tandis que les familles précaires accumulaient le plus de difficultés. Sans ressources familiales pour remplacer les adultes absents pour le travail, certains enfants sont restés livrés à eux-mêmes, responsables de la vie quotidienne. Dans d’autres milieux, le télétravail a transformé la présence physique parentale en absence affective, sur des temporalités plutôt contraintes pour les adultes comme les enfants. Le genre façonne également l’expérience, notamment en milieu populaire, où l’enfermement plutôt ludique et amusant de certains garçons contraste avec les journées longues et chargées de certaines filles. Le confinement de la crise du Covid révèle des situations de précarité cumulées, notamment pour les enfants de migrants, qui ont renforcé les inégalités dans l’enfance.