Depuis plus de trente ans, un nombre croissant de recherches soulignent une augmentation de la probabilité d’engagement dans des conduites à risque pendant l’adolescence, tant dans le domaine de la conduite automobile que de la consommation excessive d’alcool et de drogues, la sexualité à risque ou encore la réalisation de cascades dangereuses, aujourd’hui de plus en plus véhiculées par le biais des réseaux sociaux. Alors même que ces études viennent corroborer l’image d’un adolescent inconscient, persuadé de son invulnérabilité et négligent vis-à-vis des répercussions potentiellement négatives de ses actes, la psychologie expérimentale n’a pas toujours soutenu ce stéréotype : certains travaux témoignent à l’inverse de leur remarquable aptitude à évaluer avec justesse les conséquences de leurs conduites. Face à ce paradoxe, les modèles neuro-développementaux actuels accordent une place centrale au contexte socio-émotionnel (Steinberg, 2008). En effet, bien que les adolescents parviennent à faire des choix avantageux en situation de laboratoire, les études suggèrent que l’induction d’un contexte socioémotionnel saillant, notamment la présence de leurs pairs, favorise la prise de risque pendant cette période (Chein et al., 2011). A l’inverse, d’autres contextes socio-émotionnel tels que l’incitation à la prudence par les pairs (van Hoorn et al. 2014, 2016) (Braams, Davidow & Somerville, 2018) ou la présence d’une figure parentale semble induire une diminution de la prise de risque des adolescents (Telzer, Ichien & Qu, 2015 ; Van hoorn et al, 2018). Ainsi, ce symposium aura pour objectif de discuter le rôle du contexte social et familial sur la prise de risque des adolescents. Plus spécifiquement, une première communication proposera un nouvel outil de mesure des comportements à risque chez l’adolescent et le jeune adulte (AYARTI). La deuxième étude présentée ouvrira la réflexion sur du rôle des croyances concernant la prise de risque des adolescents et leur sensibilité au contexte social. Enfin, une troisième communication proposera une illustration de l’évolution de cette problématique à travers une étude centrée sur les perceptions et motivations des adolescents à s’engager dans des challenges, aujourd’hui médiatisés par les réseaux sociaux.