La forme d’un port et son évolution dépendent largement du contexte naturel dans lequel il s’intègre. L’idée que la forme polygonale du port romain de Fréjus résultait de l’existence d’une lagune antérieure à l’installation des premiers colons était admise depuis longtemps. On connaissait pourtant assez mal le contexte de mise en place du port, tout comme les paléoenvironnements littoraux et les processus morphodynamiques côtiers. La nature et la forme des constructions le composant étaient essentiellement connues à partir d’observations de surface. Les découvertes réalisées depuis dix ans aux abords et dans le port démontrent en réalité la préexistence d’un contexte naturel bien plus ouvert, le faisant apparaître en réalité non pas comme un port lagunaire, mais comme un port plus artificiel, aménagé sur la mer et au sein d’une large baie. C’est en partie l’évolution des milieux côtiers et la progradation littorale qui mèneront progressivement à l’aménager selon sa forme définitive et aujourd’hui fossilisée dans la trame urbaine.