Distanciation et contemporanéité dans Historia del llanto. Un testimonio d'Alan Pauls Carla Fernandes, AMERIBER Historia del llanto. Un testimonio (2007) happe le lecteur et la lecture, pour bref que soit le roman, en révèle toute la complexité. Celle-ci tient à la fois à l'époque évoquée, celle que les années 60-70 englobent dans leur constellation temporelle, et au style intense de Pauls. L'analyse se centre ici sur la première pièce de la trilogie constituée par un second opus, Historia del pelo (2010) et un troisième, Historia del dinero (2013) qui sont rythmiquement publiés à trois ans d'intervalle 1. Dès sa sortie en 2007, Historia del llanto. Un testimonio a fait l'objet de compte rendus divers et de déclarations de son auteur. Alan Pauls, à son tour, ne semble pas indifférent à ce qui a pu surprendre les lecteurs de son roman fleuve El pasado (2003) : l'absence du contexte historique et politique dans lequel se déroule l'histoire de Rímini et Sofía. Plus qu'un paradoxe, cette absence est un véritable tour de force narratif, qui fait éclore le récit de la seule intériorité des personnages. Dans Historia del llanto. Un testiomonio, l'intime est présent par le biais du protagoniste doté d'une sensibilité extrême et les années 60-70 sont aussi présentes que mises à distance. Nous centrerons notre analyse sur ces procédés de distanciation, favorisés par l'articulation de l'intime et du politique, et qui mettent en jeu la notion de contemporanéité.