En didactique de la géographie, la sortie de terrain (Calbérac, 2011 ; Albero, 2022) permet d'interroger les modes d'habiter et de co-habiter (Stock, 2004) un lieu proche de l'établissement à partir des pratiques spatiales et des représentations des élèves. En mettant en dialogue l'espace vécu et expériencé (Leininger-Frezal et al.,2020), la dialectique carte/terrain constitue une opportunité pour analyser la construction des spatialités chez les jeunes élèves (Joublot Ferré, 2022). Une classe de 6ème (N = 24 élèves ; 11 ans) est suivie en observation participante (cycle de 7h d'enseignement) dans un quartier socioculturellement défavorisé de La Réunion selon un protocole déployé en trois phases : 1) pré-exploration du terrain (Genevois, 2020), 2) sortie terrain pour parcourir l'espace et collecter des données dans le parc public adjacent et 3) implémentation en classe des savoirs instrumentés (SIG) selon un espace représenté et géopartagé. Le lien entre données d'observation et positionnement sur la carte autorise chez l'élève un élargissement de la spatialisation, laquelle comporte des éléments tangibles (acteurs de l'espace, fonctions, ...) comme subjectifs (ressentis, craintes fantasmées, …). Le géo-partage de l'espace par les élèves permet aussi de mettre en évidence leurs rapports au territoire et de co-construire leur propre territorialité (Champollion, 2022). Des perspectives sont ouvertes en didactique en milieu insulaire.