En didactique de la géographie, la forme scolaire sortie de terrain (Calbérac, 2011 ; Albero, 2022) permet de pratiquer "l’enseignement hors-les-murs" dans un lieu plus ou moins proche de l’établissement. En mettant en dialogue l'espace vécu et expériencé (Leininger-Frezal et al.,2020), la dialectique carte/terrain constitue une opportunité pour analyser la construction des spatialités chez les jeunes élèves (Joublot Ferré, 2022). Une classe de 6ème (N = 24 élèves ; 11 ans) est suivie en observation participante (cycle de 7h d'enseignement) dans un quartier prioritaire de La Réunion selon un protocole en trois phases : 1) pré-exploration du terrain (sortie virtuelle) (Genevois, 2020), 2) sortie terrain pour collecter des données dans le Parc public adjacent et 3) implémentation en classe des savoirs instrumentés. En modifiant les frontières hors/dans les murs de l'école "étendue, continuée et prolongée" (Pachod, 2019), les savoirs instrumentés (SIG) orientent et augmentent les attentes de lecture des élèves. Récursivement, le lien entre données d'observation et positionnement sur la carte autorise un élargissement de la spatialisation, laquelle comporte des éléments tangibles (urbanisme, transports,...) comme subjectifs (ressentis, craintes fantasmées, …). Des perspectives sont ouvertes pour répliquer le protocole en complétant à l'échelle insulaire d'autres modalités spécifiques de spatialisation des élèves réunionnais.