La baie d’Audierne recèle un riche patrimoine archéologique allant de la Préhistoire récente (ex. : amas coquillier de La Torche, Plomeur) jusqu’à la période médiévale (ex. : Nécropole de St. Urnel, Plomeur). Dans ce secteur, de nombreux vestiges ont été découverts sous d’épaisses couches de sable éolien (Figure 1). D’autres ont été mis en évidence dans l’espace intertidal, à la faveur de démaigrissements de plages et d’érosion du trait de côte. Ils sont ainsi des témoins spectaculaires des changements environnementaux intervenus sur le littoral de la baie d’Audierne au cours des derniers millénaires. Dans l’objectif de mieux contextualiser ces occupations, une étude de l’évolution paléogéographique de la baie a été menée dans le cadre de la thèse de A. Gorczyńska puis du projet GEOPRAS (ANR). Elle s’appuie sur une approche pluridisciplinaire intégrant des données archéologiques, sédimentaires et géophysiques acquises à la fois dans la partie terrestre de la baie que dans ces secteurs submergés. Le littoral actuel de la baie d’Audierne se caractérise par son tracé relativement rectiligne, largement ouvert aux houles dominantes. Cependant, notre étude montre qu’au moment du ralentissement de la remontée holocène du niveau de la mer (vers 8000 – 7000 cal BP) la baie a présenté une physionomie beaucoup plus découpée, parcourue par plusieurs vallées profondément incisées (ex. : vallée de Trunvel, Kergalant, St Vio) qui formaient alors des estuaires. La régularisation progressive du trait de côte s’est alors produite en faveur de la dynamique sédimentaire (remplissage des vallées côtières et la mise en place des dunes) contrôlée principalement par des apports marins. L’ensemble de ces données apporte un nouvel éclairage sur les occupations humaines littorales de ce secteur.