Frederick Wiseman, le langage de la paix
Résumé
Mettant en pratique l’adage attribué à Saint Augustin : « pour voir, écoute », sur ses tournages, Wiseman ne se trouve pas à la caméra mais à la prise de son. Dans l’économie sémiotique des films, ce qui se dit, ou manque de se dire, est aussi important que ce qui se voit. Or, Wiseman filme une société structurellement en état de guerre, car elle utilise le langage de façon purement utilitaire ou idéologique. Il en filme aussi la perpétuation à travers ce langage mort, auprès d’individus qui s’en trouvent déshumanisés. Ce témoignage sur le langage est le point de départ à partir duquel l’œuvre vient se hisser sur le terrain de l’éthique par la réflexion sur la condition humaine qu’elle propose à travers une narration cinématographique qui va dans le sens de l’universalité plus que dans celui, apparent, de l’étude clinique de fragments sociologiques.
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