Les eaux qui circulent en milieu urbain par temps de pluie véhiculent un certain nombre de polluants et de contaminants qui rejoignent les milieux aquatiques et contribuent à dégrader leur qualité. Les scientifiques de l’OTHU ont dès le début de l’observatoire mis en place des dispositifs permettant d’appréhender les volumes et la nature des rejets ainsi que leurs caractéristiques de manière à proposer des stratégies limitant les impacts. Dans cet article, nous abordons la question des polluants chimiques entraînés par les eaux pluviales. Cette pollution est significative et très variable : d’un site à l’autre, d’un événement à l’autre et au sein d’un événement. Cette pollution s’accroît à mesure que l’eau ruisselle et s’écoule sur les surfaces urbaines et la contribution atmosphérique est faible. Un levier efficace pour réduire la pollution est donc d’agir à la source en limitant le ruissellement et la collecte systématique par les réseaux en privilégiant par exemple l’infiltration sur place ou l’évapotranspiration en végétalisant davantage les surfaces urbaines. La pollution est principalement particulaire (fortement décantable) mais pas seulement ! Ainsi certains micropolluants, comme les pesticides et le bisphénol A et dans une moindre mesure les alkylphénols, sont également présents en phase dissoute dans ces rejets et donc potentiellement mobiles.