Faire de sa vie une oeuvre d'art: réel et fiction dans les mémoires des grandes courtisanes
Résumé
Faire de sa vie une oeuvre d'art : réel et fiction dans les mémoires de grandes courtisanes Les grandes horizontales et autres demi-mondaines ont peuplé les imaginaires artistiques, mais encore les rubriques de la presse et la vie mondaine. Leur existence est, intrinsèquement, une mise en scène continuelle, exacerbée dans la pratique de l'écriture autobiographique. Les Mémoires de Cora Pearl (1886), les Souvenirs et vie intime (1993) de la Belle Otero et Mes Cahiers bleus (1977) de Liane ont ainsi fictionnalisé les éléments de leur vie, qu'elles retracent comme des spectacles ou des romans. Si de nombreux faits sont attestés par des travaux biographiques, ils sont sélectionnés pour leur potentiel théâtral et narrés selon une perspective spectaculaire. Elles ont fait de leur vie leur oeuvre majeure et les mémoires portent les marques de cette reconstruction artistique, de même que leurs pseudonymes de courtisanes : Elizabeth Crouch (1835-1886) pour Cora, Agustina Otero Iglesias (1868-1965) pour Caroline et Anne-Marie Chassaigne (1869-1950) pour Liane. Les dates sont le plus souvent gommées, afin de retracer un passé indéfini, privilégiant les actions et les personnages. Hormis Liane de Pougy qui nomme ses amants, maîtresses et amis, la Belle Otero et Cora Pearl ont recours à des noms inventés, afin de préserver leur image-comme l'affirme Cora Pearl-ou parce que l'écrit dans sa quasi-totalité s'apparente à une fiction-comme c'est le cas de la Belle Otero.
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Sciences de l'Homme et Société
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