La première session plénière des JRSS 2022 était une table ronde consacrée au thème : "Développement territorial et politiques de gestion et de valorisation de sites patrimoniaux naturels et habités : le cas du site de la Chaine des Puys - Faille de Limagne inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité". Animation : Etienne Polge - Chargé de recherche en économie INRAE Introduction : Yves Michelin - Agronome et géographe, Professeur à VetAgro Sup, membre de l'équipe scientifique qui a porté la candidature UNESCO. Participant 1 : Aurélien Bazin - Directeur de cabinet du Président du Conseil Départemental du Puy-de-Dôme
 Participant 2 : Vincent Garnier - Directeur de la Société Publique Locale Clermont Auvergne tourisme Participant 3 : Richard Randanne - Agriculteur, Vice-Président de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme Contexte – Problématique : Les politiques de gestion et de valorisation de sites patrimoniaux naturels et paysagers s’inscrivent très souvent dans des stratégies de développement territorial. Les distinctions (patrimoine mondial, labels, réserves, etc.) obtenues grâce à ces politiques, sont reconnues comme des leviers potentiels et mobilisables par les acteurs locaux pour promouvoir et gérer le territoire. Des effets en terme en termes de bien-être des populations sont attendues (aménités, services, emplois, etc.). Cependant ces effets sont variables et souvent dépendent des intentions et de la conduite de ces démarches. Ces intentions et ces démarches sont soumises à différentes tensions qui s’expriment du global au local. Ainsi les cadres normatifs qui sous-tendent les distinctions peuvent entrer en tension avec les stratégies des acteurs dans les territoires tandis que les manières d’appréhender les éléments patrimoniaux peuvent s’opposer également au sein même des territoires. D’une part, certains acteurs appréhendent les sites patrimoniaux naturels et paysagers davantage comme des éléments à conserver (nature sauvage, activités traditionnelles), tandis que d’autres les appréhendent davantage comme des ressources à révéler et à activer par le renouvellement des activités agricole, forestières, touristiques). En outre, l’attractivité potentielle générée peut aller à l’encontre d’une dynamique de développement territorial. D’autre part, ce qui fonde leurs stratégies de gestion se réfère à des conceptions de la nature, voire du sauvage et de la culture qui font appel à des registres idéologiques, moraux et philosophiques voire ontologiques qui sont rarement évoqués mais qui pèsent indirectement dans les débats. Les différents usages, intérêts et valeurs peuvent ainsi induire des conflits difficiles à résoudre si l’on s’en tient aux seuls aspects de gestion. Les interactions entre acteurs jouent alors sur les stratégies adoptées, sur les modalités de gestion mise en place et sur les effets observés.