Déconstruire les paradigmes androcentré et adultocentré dans les études migratoires
Résumé
Cette intervention part d’un constat et d’une proposition. Le constat est que tandis que des approches critiques attirent l’attention sur les dangers d’un discours scientifique essentialiste, une multitude d’études sur les migrations se basent encore sur une vision adultocentrée et androcentrée qui, articulée avec un regard eurocentré, essentialise la figure des migrant.e.s. En effet, malgré une attention plus grande portée aux femmes, aux enfants et aux jeunes, l’analyse des migrations continue à s’articuler autour d’un biais masculin qui regarde le phénomène à partir du choix opéré par les hommes et les adultes. Ce regard conduit vers une perspective interprétative linéaire-évolutionniste et assimilationniste qui voile le caractère relationnel et synchronique des migrations. La proposition que je développe est que pour déconstruire une vision andro-centrée et adulto-centrée des migrations, il est nécessaire d’interroger comment les migrant.e.s agissent à l’intérieur de systèmes relationnels hiérarchisés et multisitués afin de dépasser la prétendue universalité des catégories méthodologiques et interprétatives utilisées dans les études des migrations.