Les estuaires sont reconnus comme étant des zones d’intérêt écologique fort. Plus précisément, les fonctions de nourricerie qui leur sont attribuées sont essentielles au renouvellement de certains stocks halieutiques. Ils forment des écosystèmes dont la particularité réside dans la présence de forts gradients environnementaux. Outre les changements globaux observables à l’échelle des décennies (baisse des débits, marinisation et remontée du bouchon vaseux), il existe des variations environnementales cycliques liées à la dynamique hydro-sédimentaire et thermique dont les effets ne sont accessibles qu’à fine échelle temporelle. Nous nous sommes intéressés ici à l’estuaire de la Loire dans l’objectif d’apprécier comment cette dynamique exerçait une influence sur les juvéniles de l’ichtyofaune bentho-démersale. Pour ce faire, nous avons analysé ses caractéristiques mensuelles (Richesse spécifique, Abondance et Biomasse, composition faunistique) sur le gradient estuarien en lien avec les données de débits journaliers et de températures à partir d’échantillonnages réalisés sur trois périodes 1981-82, 2010-2011 et 2018-2019. En regard de ces données, notre étude montre une évolution des caractéristiques de l’ichtyofaune avec des modifications rapides des caractéristiques particulièrement marquées en été et en fin d’hiver. Cette évolution semble rythmée par la dynamique hydro-sédimentaire et thermique saisonnière de l’estuaire. L’analyse de la dynamique saisonnière permettra de tracer et comparer les trajectoires mensuelles des trois périodes sur une échelle de 40 années et d’en déduire les forçages majeurs.