A dual perception of the dynamics of the Nunavik territory
Une double perception de la dynamique du territoire du Nunavik
Abstract
Nunavik, the northern region of Quebec, is a vast territory (4/5 the size of France) with a hilly topography on which the 14 villages only are built along the coast. This scientific mediation work highlights the results of two research projects: · Nuna, which focuses on Indigenous territoriality, · Move, which is interested in avalanche-related hazards and risks. The Nuna project aims to shed light, through Inuit images and words, on what "nuna" (territory in Inuktitut) means for the Indigenous peoples today: the modes of territoriality, naturalness and Inuit land-and sea-based activities and interconnectedness with the surrounding environment that take shape between tradition and contemporaneity, between generations, and how they coexist, are inherited and are recomposed. It is through Inuit iconographic creation (video, photo, mental map) that the polysensory individual – community – environment interactions are analyzed. The video is used to finalize the research carried out since 2016 on the modes of territoriality of Inuit adolescents, the future stewards of Nunavik. This research-creation project aims on the one hand to complete the video matrix of the territorialities of Indigenous youth according to a gradient relative to the influences of the "South"; and on the other hand, it aims to open up to the subsistence and related wellbeing properties of the nurturing land. The privileged sectors are the community of Ivujivik for its northern remoteness and for its political positioning against the signing of the James Bay and Northern Quebec Agreement in 1975; and Kuujjuaq as an indicator of urbanity. The Nuna project therefore works on the territorial dimension of Inuit youth from the emic point of view and the territorial dimension of subsistence from the etic point of view. Furthermore, the study of slope dynamics is essential in different communities of Nunavik; the numerous avalanches are evidence of a changing landscape, reflecting ongoing mutations with physical (hazard triggering conditions) and social (natural hazard implications) implications. Observations and measurements of geomorphological patterns provide information on both the temporal and spatial scales of slope dynamics, which are essential in the current context of Nunavik, which is experiencing strong demographic growth on the one hand, and is opening its territory to tourists on the other. As a corollary, the risks related to gravity hazards are increasing. The MOVE project is continuing the effort undertaken since 2015 by improving knowledge of slope geodynamics and their activity in a context of increasing global warming. Its objective is to characterize the hazard and vulnerability situations, in order to define and quantify the risk represented by gravity hazards. To achieve these objectives, we favor a methodology based both on field work in geomorphology and stratigraphy, and on laboratory analyses, using satellite images and photos taken by automatic cameras.
Le Nunavik, région septentrionale du Québec, est un vaste territoire (4/5 de la superficie française) à la topographie vallonnée sur lequel les 14 villages occupent des portions littorales. Ce travail de médiation scientifique met en valeur les résultats de deux projets de recherche : · Nuna, qui s’intéresse à la territorialité autochtone · Move, qui s’intéresse aux aléas et risques liés avalanches. Le projet Nuna souhaite éclairer par les images et les mots inuits ce que recouvre aujourd’hui « nuna » (territoire en inuktitut) pour les Autochtones : les modes de territorialités, de naturalités et de subsistance inuit qui se dessinent entre tradition et altérité, entre générations, et comment ils coexistent, sont hérités et se recomposent. C’est à travers la création iconographique inuit (vidéo, photo, carte mentale) que ces interactions individus-société-environnement autochtones sont interrogées. La vidéo est utilisée d’une part pour finaliser la recherche menée depuis 2016 autour des modes de territorialité des adolescents inuit, futurs gouvernants du Nunavik. Ce projet de recherche-création vise d’une part à compléter la matrice vidéo des territorialités de la jeunesse autochtone selon un gradient relatif aux influences du « Sud » ; il vise d’autre part à s’ouvrir aux propriétés de subsistance et du bien-être du territoire nourricier. Les secteurs privilégiés sont la communauté d’Ivujivik pour son éloignement septentrional et pour son positionnement politique contre la signature de la Convention de la Baie James et du Nord Québécois en 1975 ; et Kuujjuaq comme indicateur d’urbanité. Le projet Nuna travaille donc la dimension territoriale de la jeunesse inuit du point de vue émique et la dimension territoriale de subsistance du point de vue étique. Par ailleurs, l’étude des dynamiques de pente est indispensable dans différentes communautés du Nunavik ; les nombreuses avalanches témoignent d’un paysage en changement, traduisant les mutations en cours aux implications physiques (conditions de déclenchement de l’aléa) et sociales (implication en termes de risques naturels). Les observations et mesures des modelés géomorphologiques renseignent la fois sur les échelles temporelles et spatiales des dynamiques de pente, indispensables dans le contexte actuel du Nunavik, qui, d’une part, connaît une croissance démographique forte et, d’autre part, ouvre son territoire aux touristes. Comme corollaire, les risques liés aux aléas gravitaires s’accroissent. Le projet MOVE poursuit l’effort entrepris depuis 2015 en améliorant la connaissance des géodynamiques de pente et leur activité dans un contexte de réchauffement climatique toujours plus prégnant. Son objectif est la caractérisation de l’aléa et des situations de vulnérabilité, afin de définir et quantifier le risque que représentent les aléas gravitaires. Pour atteindre ces objectifs, nous privilégions une méthodologie fondée à la fois sur des travaux de terrain en géomorphologie et stratigraphie, et sur des analyses en laboratoire, et à partir d’images satellites et de photos prises par des caméras automatiques.
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