Cet article propose une analyse du recueil posthume Océan (1942), constitué à partir de fragments inédits de Hugo et publié par les soins de Cécile Daubray. Dans un premier temps, je décris et caractérise chacune des deux sections du recueil ("Océan" proprement dit et "Tas de pierres") et notamment la manière dont l'opposition entre vers et prose est respectée (dans "Océan") ou neutralisée (dans "Tas de pierres"). Dans un second temps, je propose de lire le geste éditorial de Daubray en rapport avec certaines productions critiques de l'époque, notamment sur la question de la "copia" hugolienne ou sur celle du rapport entre travail et "inspiration". Je suggère finalement que l'enjeu, pour Daubray, est bien de sauver Hugo d'un certain enlisement qui menace se réception, mais selon des modalités différentes de celles qui ont cours chez d'autres auteurs ou critiques.