L’opération de sondage archéologique de la rue Saint-Pierre-du-Martroi d’Orléans s’est déroulée du 26 juillet au 1er août 2022 préalablement à la mise en place d’un réseau de chauffage urbain. Elle a pris la forme de l’enregistrement de l’information archéologique subsistante d’une unique tranchée ouverte sans le moindre suivi sur une surface de 144 m². Vingt structures archéologiques ont été enregistrées, et en parallèle ce sont 94 unités stratigraphiques qui ont été documentées, réparties en dix séquences, six phases et quatre périodes. Le terrain naturel n’a pas été atteint par le sondage, se situant probablement plus de 2 m sous le fond de la tranchée. La première phase correspond à des observations ponctuelles de rejets de matériaux de construction (enduits peints, tegula à oculus) déposés autour du 3e s. de notre ère. Cette phase n’a été observée qu’en fond de tranchée, au niveau de la cote inférieure du projet. La deuxième phase correspond à un unique creusement totalement indéterminé, réalisé entre les 3e et 8e s. et vu uniquement dans l’une des coupes. La troisième phase correspond à un secteur de l’espace funéraire organisé autour de l’église Saint-Pierre-Ensentelée/Saint-Pierre-du-Martroi à partir du 8e s. d’après des datations 14C et jusqu’aux environs du 12e s. Trois sépultures, mal conservées, ont pu être fouillées. La quatrième phase, couvrant les 14e-16e s., correspond surtout à l’établissement du fossé de la fortification des 13e-14e s. enclosant le bourg Dunois et dont la rue Saint-Pierre-du-Martroi paraît reprendre l’orientation. La cinquième phase, restreinte à la fin du 15e et au début du 16e s., correspond à la construction de l’église Saint-Pierre-du-Martroi dont les fondations des contreforts occidentaux ont pu être abordés dans les coupes est. Enfin, la sixième et dernière phase, de la fin du 18e s. jusqu’à aujourd’hui, correspond en premier lieu à un aménagement sanitaire associé au Collège royal, à un collecteur d’égout puis à la voirie actuelle. En dépit de conditions d’intervention difficiles en raison de l’absence de suivi du terrassement, les résultats s’avèrent assez riches et viennent utilement compléter la connaissance acquise par les opérations archéologiques antérieures pour ce secteur du centre-ville d’Orléans. Le sondage mené dans la rue Saint-Pierre-du-Martroi a ainsi montré que ce secteur, en dépit des aménagements postérieurs à l’époque moderne, possède un important potentiel archéologique.