Fossilized Bronze, Invisible Bronze
Bronze fossilisé, bronze invisible
Résumé
The systematic field surveys carried out since the beginning of the 2000s around the fortified site of the Camp du Château at Salins-les-Bains (Jura, France) have led to the discovery of 74 Bronze Age hoards, a density rarely observed in France. Dating from the beginning of the Middle Bronze Age to the Late Bronze Age, this dataset is unique as it provides detailed information on the composition of the hoards and their distribution within a defined territorial and chronological framework.
These hoards are mainly made up of fragments, as around 90% of the objects are broken. This is deliberate and seems to correspond to a codified ritual of destruction which could be related to the notion of pars pro toto. The objects found in the hoards were taken out of circulation, specifically for hoarding, while the rest was probably recycled. Only a tiny fraction of the metal in use was thus “fossilized”.
Although the quantity of metal consumed cannot be directly estimated through these finds, the variations over time in the practice of hoarding are perhaps the key in reading the variability in how bronze was used by the population. Bz D2-Ha A1 hoards contain more diverse and more highly fragmented objects that appear to place a greater emphasis on the social value and the symbolism of the hoarded bronzes. The percentage of bronze redirected to the production network is undoubtedly much greater, suggesting a much higher metal consumption. From a spatial point of view, it is tempting to link the hoards’ distribution to land use and settlement patterns although settlements and funerary contexts are lacking around Salins. Bz C2-D1 hoards are organized around the reculée of Salins, marking the borders of agricultural land belonging to farms or hamlets. The small groups of hoards undoubtedly represent small and dispersed communities, with a limited economic capacity. However, hoards dating to Bz D2-Ha A1 show a collective and more centralized practice, which perhaps reflects profound changes in the spatial organization of the land.
Les campagnes de prospection systématique menées depuis le début des années 2000 dans le secteur du site fortifié du Camp du Château, à Salins-les-Bains (Jura, France), ont permis la mise au jour de 74 dépôts métalliques de l’âge du Bronze, une densité rare-ment égalée en France actuellement. Échelonnés entre le début du Bronze moyen et le Bronze final, ils offrent, dans un cadre territorial défini, une documentation représentative du point de vue de l’intégrité de leurs compositions, de leur répartition et de leur chronologie. La fragmentation des pièces est omniprésente dans ces ensembles, où environ 90 % des objets sont brisés. Cette pratique volontaire semble correspondre à un rituel de destruction codifié qui pourrait être mis en relation avec la notion de pars pro toto. Les objets présents dans les dépôts ont été sortis du circuit de consommation spécifiquement pour le dépôt, tandis que le restant a probablement été recyclé. Seule une infime proportion de la production métallique a été fossilisée dans les dépôts.
Bien que les quantités de métal consommées ne puissent pas être approchées directement au travers de ces trouvailles, les variations dans le temps de la pratique du dépôt offrent peut-être une clé de lecture de la variabilité de la consommation du bronze par la population. Les dépôts du Bz D2-Ha A1, aux objets plus nombreux, plus diversifiés et plus fortement fragmentés, paraissent mettre davantage l’accent sur une valeur sociale et symbolique de ces bronzes déposés. La part retournée dans le circuit de production serait de fait plus grande, suggérant une consommation du métal plus abondante.
D’un point de vue spatial, il est tentant de rapprocher la disposition des dépôts de l’organisation du peuplement du territoire, bien que les vestiges d’habitats et de sépultures contemporains fassent à ce jour cruellement défaut dans le secteur de Salins. Les dépôts du Bz C2-D1 formeraient un système organisé autour de la reculée de Salins, marquant le territoire en bordure des terroirs des fermes ou des hameaux, sous la forme de petits groupes de dépôts représentant sans doute de petites communautés dispersées et à capacité économique très variable. Les ensembles du Bz D2-Ha A1 montreraient une pratique à la fois plus collective et centralisée qui traduirait peut-être des changements dans l’organisation du territoire.
| Origine | Accord explicite pour ce dépôt |
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