When sideline is an illusion: Tiberius in Capri
Quand la mise à l’écart est illusion : Tibère à Capri
Résumé
Emperor Tiberius (14-37 AD) left Rome for Capri in 27 and stayed there until his death. How should this ten-year period on the sideline be interpreted? A set of diverse interpretations forged a dark legend based on accusations of tyranny and the hiding of perversions, or on the expression of supposed psychiatric pathologies, the latter option being favoured during the 19th and 20th centuries. From the 1960s onwards, historical research has progressively debunked these explanations, preferring instead a political approach ridden of the denunciation of the monarchism of the period of the Empire. Having disproved the idea of the conspiracy of Sejanus in 31 being the only explanation, we are left with the assertion of the efficiency of the government, a government based on an extreme centralisation of power in Capri, and with the longevity of public action under the “second Caesar” who started his political career at the beginning of the Principate founded by Augustus.
L’empereur Tibère (14-37 apr. J.-C.) se retire à Capri de 27 à sa mort. Comment comprendre cette mise à l’écart de dix ans ? Un ensemble disparate d’interprétations ont forgé une légende noire fondée sur l’accusation de tyrannie et de dissimulation de perversions, ou sur l’expression de pathologies psychiatriques supposées, cette dernière piste ayant eu la préférence des xixe et xxe siècles. Depuis les années 1960, la recherche historique a fait progressivement un sort à ces explications préférant une approche politique débarrassée de la dénonciation du monarchisme de l’Empire. Le mirage de la conjuration de Séjan de 31, comme seule explication, confirmé, il reste le principe de gouvernement efficace, fondé sur une centralisation poussée à l’extrême avec Capri et sur la longévité de l’action publique du « second César », entré en politique dès la fondation du Principat par Auguste.