Les mises à l’écart et les exclusions constituent un objet d’étude encore négligé par l’historiographie du politique, de même que la caducité de l’acteur public. Cet ouvrage a vocation à déterminer les sources de l’historien sur le sujet, mais également les différents dispositifs de mises à l’écart et de critiques du pouvoir en des configurations de périphéricité voire de marginalisation. On se demandera, aussi, si la critique du pouvoir a toujours été fonctionnelle : l’accusation de caducité a-t-elle donné des résultats (l’élimination de l’homme politique), ou l’acceptation d’être un homme du passé a-t-elle permis à cet homme de durer, de revenir, de laisser quelque chose, une trace ? Cette catégorie a-t-elle offert aux observateurs, aux historiens, des clefs réelles, des outils d’analyse ou de reconstruction ? L’approche diachronique choisie ne consiste pas en la juxtaposition de cas depuis l’Antiquité jusqu’aux temps contemporains, mais plutôt en la recherche des mises en regard entre les périodes, dans une appréhension sereine des transhistoricités. Onze auteurs ont accepté de participer à ce livre organisé autour de trois axes : une première partie aborde les mises à l’écart politiques comme un mode de gouvernement. Une deuxième partie porte sur la translation du pouvoir en influence, celle-ci étant considérée comme un antidote à l’usure/la mise à l’écart. Une troisième partie étudie, enfin, les relations dialectiques entre les conditions du ressourcement, les possibilités du retour, et parfois l’impératif de l’oubli.