L’étude d’un monument historique amène l’ingénieur en génie civil comme l’historien à recomposer une histoire parcellaire en confrontant un ensemble incomplet de documents et de données. Ils s’inscrivent tous deux dans une démarche prospective, de formulation et argumentation autour d’hypothèses sur le passé de l’ouvrage. L’un par le travail sur les sources archivistiques, l’autre par la modélisation et simulation du vécu de l’ouvrage, vu comme un système structurel. Le point de départ de cette contribution se situe dans les données et modèles produits par le génie civil pour aller vers un dialogue avec les autres disciplines. De ce fait, comment mémoriser et rendre interrogeable les hypothèses, modèles et résultats de simulations mécaniques ? Car, si l’ingénieur peut utiliser les faits historiques comme prémisses, comment l’historien pourrait se saisir des produits de ces travaux pour composer une source documentaire ? Les points de jonction et la circulation de la donnée scientifique entre disciplines aux finalités hétérogènes seront identifiés par des méthodes issues des sciences de l’information. Notamment l’utilisation de mappings, de vocabulaires communs dans le contexte d’un graphe de connaissances en Linked Open Data (LOD). Cela nous amène ainsi à raffiner les liens entre le monument, sa stabilité et les évènements qu’il a abrités, hypothétiques ou observés.