L’article envisage le contexte intellectuel dans lequel les Lettres persanes ont été rédigées et lues pour la première fois en 1721, en s’intéressant aux corpus a priori non-fictionnels avec lesquels elles dialoguent, en particulier du côté des périodiques de l’époque. Ces corpus interrogent les frontières poreuses entre réalité et fiction, ou plutôt jouent de ces porosités pour proposer des écrits à même de susciter l’intérêt des lecteurs, ce qui invite à regarder d’un œil neuf la construction fictionnelle de Montesquieu. L’hypothèse ici défendue est que c’est en prenant implicitement appui sur les modèles non-romanesques que les Lettres persanes cultivent au plus haut point la fiction.