Le terme de « mythe » est très communément employé pour désigner un récit mettant en scène les dieux et leurs activités. L’Égypte ancienne possédait de tels récits, mais ceux-ci relèvent plutôt de la littérature de divertissement. Les mythes ne bénéficient presque jamais d’une transcription textuelle détaillée. Ils se présentent essentiellement sous forme de fragments textuels, des « mythèmes », que l’on peut associer entre eux pour reconstruire un canevas narratif plus ou moins élaboré. Les prêtres, les lettrés ont puisé dans un vaste corpus de connaissances théologiques soigneusement archivées - qu’ils ont d’ailleurs enrichi au cours du temps- pour composer des textes de natures très diverses : manuels sacerdotaux, textes funéraires, rituels, hymnes et prières, etc. Ce sont là nos sources dans ce domaine. Si l’existence de mythes explicatifs organisés en récits plus ou moins long est un besoin de nos cultures contemporaines pour accéder, suppose-t-on, à une meilleure connaissance d’une civilisation ancienne, les Égyptiens n’ont jamais eu de mythes tels que nous les définissons habituellement et n’ont jamais conçu qu’ils pouvaient en avoir.