Une épopée de l’exil ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Chimères : revue des schizoanalyses Année : 2019

An epic of exile?

Une épopée de l’exil ?

Résumé

Currently, representations of migrants offer images of tents, camps, slums, spaces of precarious asylum. But the encounter with them often takes place under the auspices of walking: on the outskirts of cities or rural areas, where one only travels by car, the one who walks is the dispossessed. The pedestrian remains the figure of the wanderer, of the vagrant, without the means to afford a means of transport. Following someone who walks where others ride is a sure way to meet the exile. Solitary walk, or in small groups, of those who try to avoid confrontation with possible violence from the racist on the lookout or the marauding policeman. Walking with hands shoved into pockets or loaded with assorted plastic bags.But the contrast is striking, as soon as the conversation begins, between the sum of the experiences, the risks, the confrontations that body and mind have resisted, and the discredited, precarious, minor status, promised to the erasure of a silhouette fugitive, to which the migrant presence is reduced. Between the diversity of the conditions of origin, of the political choices, of the internal conflicts, and the apparent standardization of the pace or the representation that we have of it. This wandering, isolated or in small groups, on the outskirts of camps, on the outskirts of towns, in open country, around a supermarket, between two train stations, what other figure of walking is the degradation of?
Actuellement, les représentations des migrants offrent les images des tentes, campements, bidonvilles, espaces de l’asile précaire. Mais la rencontre avec eux se fait souvent sous les auspices de la marche : dans les périphéries des villes ou des zones rurales, là où l’on ne circule qu’en voiture, celui qui marche est le dépossédé. Le piéton demeure la figure de l’errant, du vagabond, sans moyen de s’offrir un moyen de transport. Suivre celui qui marche là où les autres roulent est un sûr moyen d’aller à la rencontre de l’exilé. Marche solitaire, ou par petits groupes, de ceux qui tentent d’éviter l’affrontement aux possibles violences du raciste aux aguets ou du policier en maraude. Marche mains enfoncées dans les poches ou chargées de sacs plastique désassortis. Mais le contraste est saisissant, dès que la conversation s’engage, entre la somme des expériences, des risques, des affrontements auxquels corps et esprit ont résisté, et le statut discrédité, précaire, mineur, promis à l’effacement d’une silhouette fugitive, auquel se réduit la présence migrante. Entre la diversité des conditions d’origine, des choix politiques, des conflits internes, et l’apparente uniformisation de l’allure ou de la représentation qu’on s’en fait. Cette déambulation, isolée ou par petits groupes, aux abords des camps, aux abords des villes, en rase-campagne, autour d’un supermarché, entre deux gares, de quelle autre figure de la marche est-elle la dégradation ?
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Citer

Christiane Vollaire. Une épopée de l’exil ?. Chimères : revue des schizoanalyses, 2019, 93, ⟨10.3917/chime.093.0023⟩. ⟨hal-04052870⟩
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