Cette contribution aborde la question de la codification de l’opération électorale par l’Assemblée constituante entre 1789 et 1791. Elle établit que des pratiques de désignation qui sont aujourd’hui considérées comme séparées, l’élection, le concours et la nomination, étaient à l’époque codifiées par les constituants comme des formes particulières d’élection. En analysant les premières formes de codification de l’élection se pose cette question qui n’est pas anodine : comment penser la naissance de l’élection ? L’historiographie dominante l’analyse comme la généralisation d’une pratique d’Ancien régime. Dans cette contribution, nous proposons d’analyser ce nouveau mode dominant de désignation en le rapportant au mode dominant de désignation qui le précédait, à savoir la vénalité des offices. Ce faisant, nous proposons d’analyser la genèse de l’élection du point de vue d’une dépatrimonialisation des fonctions publiques.