Le féminisme entend défendre les droits et les intérêts des femmes. Pourtant, le spectre des résistances de femmes au féminisme est vaste. On y trouve aussi bien des oppositions très organisées et vocales – telles que la Women’s National Anti-Suffrage League (1908-1918) ou, plus récemment, la plateforme womenagainstfeminism.com (2017-) – que des silences, des malaises, des « je ne suis pas une féministe, mais… ». Comment comprendre ce spectre de résistances avec les outils des sciences humaines et sociales ? Et quel place le genre peut-il occuper dans ces analyses ? Ce sont les questions que l’équipe Women & the F-Word du Laboratoire d’Études et de Recherches sur le Monde Anglophone (LERMA, UR 853) a tenté d’explorer dans un ouvrage à venir intitulé "Comment penser les résitances de femmes au féminisme ? Corpus, méthodes, objets" dans lequel des collègues croisent les réponses de leurs disciplines respectives. Cette communication reviendra sur leurs conclusions mais aussi et surtout sur ce que ce croisement peut nous apprendre sur les possibilités et limites d’une approche interdisciplinaire en général, et d’une approche interdisciplinaire qui mobilise le genre comme grille d’analyse en particulier.