Le site magdalénien d'Étiolles-les-Coudray (Essonne) est fouillé dans le cadre d'opérations d'archéologie programmée depuis 1972. Il est renommé pour ses débitages de lames aux dimensions souvent exceptionnelles – de vingt à quarante centimètres en moyenne – dans un silex tertiaire de grande qualité dont les volumes introduits ont toujours laissé présager un gîte de matière première localisé à proximité. La réalisation d'un diagnostic INRAP en 2021 sur le domaine des Hauldres, en amont du site des Coudray vers le plateau de Sénart, a été l'occasion de réaliser une tranchée à visée géologique. Huit niveaux à silexoïdes ont été retrouvés en place, dont l'un correspondant à une variété du « silex d'Étiolles » dans lequel ont été débitées des lames parmi les plus remarquables. Notons par ailleurs qu'au moins un bloc préformé – dont l'attribution au Paléolithique supérieur ne fait aucun doute – a été découvert a proximité des affleurements. En revanche, en l'état des données disponibles, les autres faciès mis en évidence n'ont jamais été identifié dans les abondantes séries archéologiques provenant des Coudray.   Cette découverte fut l'occasion de caractériser pétrographiquement les différents bancs de silexoïdes, mais également de comprendre les logiques de leur pétrogenèse. Il s'avère ainsi que les silicifications sont déterminées comme synsédimentaires à pénécontemporaines des dépôts Ludien. Les marno-calcaires du secteur d'Étiolles se sont révélés particulièrement révélateurs de ce phénomène en raison de leur situation « de transition » entre les faciès lacustres au sud et les faciès évaporitiques au nord-ouest, évoluant verticalement selon les variations du paléo-niveau eustatique. Les silexoïdes ont ainsi enregistré les variations paléoenvironnementales entre faciès évaporitiques (dominés par des pseudomorphoses d'anhydrites et de dolomites) et des faciès plus lacustres. Ce travail a permis de documenter les faciès du Ludien, encore peu connus, afin d'effectuer un premier modèle élaboré à partir de bancs repères bien déterminés localement et d'anticiper, sur la base de ces derniers, l'évolution latérale des faciès selon des contrôles paléoenvironnementaux tournés vers des tendances évaporitiques ou lacustres. Cette approche a pour objectif final de préciser la diversité des silexoïdes tertiaires du Bassin parisien afin de corréler les faciès aux découvertes à venir dans le registre archéologique.