L’enfant qui rêve de Troie. Le commerçant passionné par les héros homériques. L’archéologue qui découvrit l’ancienne ville de Troie et mit à jour le trésor de Priam. L’autodidacte accusé d’être un faussaire. Le polyglotte qui parlait au moins treize langues. À toutes ces facettes de Heinrich Schliemann, cet ouvrage entend rajouter celle de l’auteur de quatre autobiographies différentes, qui se construisent à partir d’emprunts à d’autres narrateurs – Homère, des articles de journaux, des légendes locales, les lettres de membres de sa famille et de correspondants inconnus. Le caractère exemplaire acquis par cette autobiographie interroge notre attachement à certaines formes du récit, mettant en évidence les sens construits dans les interstices de ce qui est dit et ce qui est occulté. Schliemann raconte sa vie en faisant l’impasse sur sa formation, qui transforma un commerçant de plus de quarante ans en héros de la science, à une époque où l’archéologie ne possède pas encore de reconnaissance disciplinaire.