Le DRIIHM est un Dispositif de Recherche Interdisciplinaire sur les Interactions Hommes-Milieux, porté par l’Institut Écologie et Environnement (InEE) du CNRS et labellisé Laboratoire d’Excellence en 2012 par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche). Il fédère et anime aujourd’hui 13 Observatoires Hommes-Milieux (OHM), dont 6 sont en métropole, 2 en Outre-mer et 5 à l’international (OHMi). En 2022, ce sont plus de 1250 acteurs de la recherche (chercheurs, enseignants-chercheurs et personnels de soutien à la recherche) de toutes les sciences de l’environnement et représentant près de 200 unités de recherche et plus de 30 EPST, Grandes Ecoles, Universités qui composent la communauté DRIIHM. De fait, les données produites par ces scientifiques sont variées. Citons à titre d’exemples, des données brutes issues de capteurs environnementaux, des données d’enquêtes couplées à des analyses statistiques, des données à référence spatiale, supports à des analyses spatio-temporelles, des simulations 3D, des modélisations. Ce peut être aussi des données stratigraphiques, diverses analyses physico-chimiques, des inventaires faune/flore, etc. Selon leur ancienneté, leurs moyens humains et financiers, certains OHM ont pu développer leurs propres outils de gestion de données quand d’autres ont bénéficié de leur retours d’expériences et de l’expertise des ingénieurs référents œuvrant au sein du groupe de travail Data-DRIIHM. Ainsi, depuis 2014, un pool d’outils, sélectionnés ou développés, a été mutualisé au sein du DRIIHM. Toutefois, il ne permet toujours pas de couvrir la réalité quantitative et plurielle de l’ensemble des données produites au sein des OHM. La mise en valeur et l’accessibilité à certains jeux de données fait encore trop souvent défaut. Avec le contexte “Science Ouverte” en plein dynamisme, le groupe Data-DRIIHM s’est engagé à accompagner et accélérer le changement des pratiques. Au regard de la diversité disciplinaire et de l’hétérogénéité des données traitées, de nouvelles solutions devaient être proposées. C’est ainsi qu’est né le projet "SO-DRIIHM" (octobre 2020 - mars 2024), lauréat de l’Appel Flash "science ouverte : pratiques de recherche et données ouvertes", proposé par l’ANR en 2019. Son objectif est d’optimiser l’appropriation de la démarche de Science Ouverte par la communauté scientifique DRIIHM à travers : - la sensibilisation des chercheurs aux bénéfices du partage et de l’ouverture des données, ainsi qu’aux nouvelles pratiques associées ; - la co-construction d’une e-infrastructure ergonomique, interopérable, intégrant les outils existants et accompagnant toujours plus efficacement les chercheurs pour trouver, partager et (ré)utiliser les données, avec l’implémentation concrète et progressive des principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable). Ce projet s’appuie sur une approche transversale impliquant à la fois des chercheurs et des personnels d’appui à la recherche du DRIIHM. Cette co-construction nous paraît essentielle pour améliorer l’e-infrastructure actuelle, fonctionnelle et conforme aux règles énoncées, aux standards et aux normes en vigueur, mais qui ne s’avère pas satisfaisante en termes d’usages - comme le suggère les travaux et retours sur ce sujet au sein des OHM. Ce sont les notions d’utilité, d’utilisabilité, d’intérêt pour les chercheurs qui sont visées pour qu'ils s’approprient pleinement la future e-infrastructure. Une vraie originalité est que SO-DRIIHM associe également des ergonomes et spécialistes du développement web (l’UMR IRIT et la société Makina Corpus) afin d’élaborer une e-infrastructure lisible, agréable, intuitive et conviviale pour toute la communauté scientifique des observatoires. Parmi les premiers résultats attendus, un prototype d’e-infrastructure offrira la facilité d’accès non seulement aux données cataloguées des OHM, mais aussi aux données jugées d’intérêt par les OHM et issues d’infrastructures de données externes - ceci à l’aide de la technologie du web sémantique facilitant l’interopérabilité. Les données des OHM seront ainsi mises en valeur et plus faciles d’accès via un portail unique, favorisant leur croisement entre elles et entre les OHM, ainsi qu’avec des données complémentaires. L’évolution régulière du prototype dépendra étroitement des retours des bêta-testeurs volontaires parmi la communauté DRIIHM. A terme, l’e-infrastructure DATA-DRIIHM (basée sur une architecture orientée services, basée sur geoDCAT-AP et PROVO) vise à être un "aiguilleur du FAIR", favorisant les pratiques de Science Ouverte. En plus de l’accès facilité aux données, ce portail guidera pas à pas le dépôt et la "FAIRisation" des données des OHM dans des entrepôts de données recommandés (disciplinaires, institutionnels...). Une documentation et des actions de (in-)formations permettront de maximiser l’utilisation de la plateforme. Ce projet offre ainsi l’opportunité de répondre aux recommandations du Plan national pour la Science Ouverte, ainsi qu’aux feuilles de route institutionnelles, tout en renforçant les interactions et la collaboration entre les chercheurs des OHM et le groupe Data-DRIIHM, voire au-delà. Il rendra ainsi plus aisée la ré-exploitation des données produites en écologie globale sur les interactions hommes-milieux, pratique incontournable dans le cadre d’une démarche interdisciplinaire et de projets transverses à plusieurs OHM.