The question of female infanticide in Southern Gaul: the contribution of DNA analysis of newborns found buried within Iron Age habitats
L’infanticide féminin en question chez les Gaulois du Midi : l’apport des analyses ADN sur les nouveau-nés enterrés dans les habitats de l’âge du Fer
Résumé
Since the last quarter of the 20th c., the number of discovered burials and human remains belonging to perinatal individuals retrieved therein have multiplied in numerous Iron Age settlements in the south of France. These newborn burials, discovered in houses and their immediate surroundings, have made it possible to, at least partially, rectify the near absence of deceased persons from this age group in the cemeteries of this region for this period. But the intensely variable density of these findings, which depend on the habitat, also suggest that other solutions must have existed. And these solutions would have been located not only outside of the village limits, but also outside of the cemetery. The question therefore arises as to the identity of the newborns selected for burial within domestic spaces. However, paleogenetic studies now make it possible to determine the sex of these juveniles using a molecular approach. This approach was applied to fifteen subjects discovered within the habitat spaces of the Plan de la Tour in Gailhan (Gard) and Puech de Mus in Sainte-Eulalie-de-Cernon (Aveyron) sites. Of these newborns, 14 were female, and died at term or only very slightly prematurely. The only male individual was very premature, born at the beginning of the sixth month of pregnancy, and therefore not viable. The nearly exclusive presence of female neonates or perinatal individuals thus highlights a significant difference in treatment. Though this difference may not necessarily equate to the practice of intentional killing, it does make it possible to consider, in a documented and supported manner, the hypothesis of female infanticide at birth.
Dans le Midi de la France, les découvertes de tombes et de restes d’individus décédés en phase périnatale se sont multipliées sur de nombreux habitats de l’âge du Fer depuis le dernier quart du XXe s. Ces enterrements de nouveau-nés dans les maisons et leurs abords permettent de combler, au moins partiellement, l’absence de défunts de cette classe d’âge dans les nécropoles de la région à cette époque. Mais la densité très variable de ces découvertes selon les habitats laisse penser que d’autres solutions, à l’extérieur du village mais hors des espaces funéraires, ont dû exister. Se pose donc la question de savoir qui sont ces nouveau-nés ensevelis dans la sphère domestique. Or les études paléogénomiques permettent désormais de connaître le sexe des enfants par une approche moléculaire. Une telle étude a été réalisée sur quinze sujets des habitats du Plan de la Tour à Gailhan (Gard) et du Puech de Mus à Sainte-Eulalie-de-Cernon (Aveyron) : quatorze sont des nouveau-nés de sexe féminin, à terme ou très légèrement prématurés, et le seul individu de sexe masculin est un très grand prématuré, né au début du sixième mois de grossesse, donc non viable. Cette quasi-exclusivité de nouveau-nés féminins marque donc un traitement différentiel qui n’implique pas forcément une mise à mort, mais permet d’envisager et de discuter de manière étayée l’hypothèse de l’infanticide des petites filles à la naissance.
| Origine | Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte |
|---|
