Lieu par excellence de la digression, espace propice à l’expression de la contradiction ou encore au recours à une voix d'autorité, la note de bas de page est bien connue pour les possibilités qu’elle offre à l’argumentation. Pour autant, la mécanique linguistique qui conditionne la mise en relation de la note au texte principal est méconnue. Le présent ouvrage montre ainsi comment la note de bas de page fait partie d’un complexe linguistique et typographique qui articule l’une à l’autre deux lignes écrites, deux linéarités. Il propose de considérer la note comme l’un des éléments d’une structure bilinéaire organisée autour d’un signe de ponctuation – l’appel de note – à fonction d’articulation. Riches et inédites, les potentialités syntaxiques et énonciatives de cette structure font l’objet d’analyses détaillées, qui ouvrent à la fois sur la question du texte et de son interprétation et sur les relations de la langue et du discours, non plus avec le temps de la parole mais avec l’espace de l’imprimé. Cette exploration est menée en cinq moments (« Situer », « Appeler », « Articuler », « Énoncer », « Discourir ») faisant alterner exemples transcrits et fac-similés, modélisations et analyses de cas. Elle repose sur l’analyse d’un corpus de plusieurs centaines de notes recueillies sur les supports imprimés les plus divers, livres, magazines, formulaires, tracts, emballages… La note est ainsi considérée à travers un grand nombre de genres discursifs contemporains, articles de presse, écrits commerciaux, scientifiques, littéraires, biographiques, instructionnels, didactiques, administratifs, publicitaires… Cette diversité permet à la fois de dessiner les contours d’un invariant de la note et de comprendre comment cette ressource opère dans les écritures singulières.