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Communication Dans Un Congrès Année : 2022

Le parkour, pratique transgressive et usage déviant de l’espace public : modalités de la coprésence et du tenir avec autrui

Résumé

Le parkour, activité physique de déplacement par franchissement du mobilier de la ville, est souvent étudié à travers les prismes de la déviance (Fuggle, 2008 ; Lebreton, 2009). Nous avons donc cherché à mieux comprendre comment cette pratique transgressive et ses adeptes tiennent avec les autre usages et usagers de l’espace public (Lesné, 2021). Quelles actions et stratégies sont développées pour y prendre place ? S’agit-il de négociation ou d’imposition ? Quelles formes prennent les situations de coprésence sur, et de co-usage de, l’espace public ? Pour y répondre, notre investigation dans l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais et la Belgique francophone entre 2018 et 2020 a procédé par l’observation participante de sessions de parkour et la conduite d’entretiens semi-directifs auprès d’acteurs institutionnels élus ou opérationnels de plusieurs collectivités locales de ce territoire. Pour remettre en contexte notre questionnement, nous reviendrons tout d’abord sur la genèse triplement représentationnelle du caractère déviant du parkour et de ses adeptes sur l’espace public, entre perception d’un trouble de l’ordre social (Brown, 2012), décalage générationnelle (Owens, 2002 ; Németh, 2006), rapports asymétriques à l’informel (Lesné, 2019) et divergences sur la limite in place/out of place (Cresswell, 1996). Ensuite, nous exposerons notre méthodologie de recherche. Enfin, nous discuterons les trois principaux résultats de l’analyse des observations participantes de sessions de parkour. Nous proposons une (1) catégorisation des formes de co-usage des espaces publics entre les traceurs et traceuses et les autres usagers. Des schémas de trois sites étudiés permettront d’illustrer et de distinguer ces logiques de division, de partage et de cohabitation spatiales. En complément et par la méthode de l’analyse des espaces de propriétés (Becker, 2002), nous mettrons en exergue (2) les différentes modalités du processus d’acquisition d’une place sur l’espace public pour cette pratique transgressive et ses adeptes. Celles-ci se caractérisent selon la nature des interactions (conflit, curiosité, etc.) ou non-interactions avec les autres usagers de l’espace et selon la démarche des pratiquants et pratiquantes entre prendre une place et imposer sa place. Nous développerons alors une (3) lecture sociogéographique du parkour comme différence sur et dans l’espace public. Cette approche fait émerger une progressivité dans le processus de transaction sociale (Gibout, 2016) : la différence des traceurs et traceuses émerge, s’introduit puis s’affirme sur l’espace public pour finalement s’intégrer à la myriade d’usages et d’usagers de l’espace public. En toute fin, l’étude du parkour en tant que pratique déviante de l’espace public nous permettra de mieux saisir l’exercice d’ajustement que nécessite l’appropriation de cet espace, entre la place attribuée, donnée ou laissée par la société et la place demandée ou prise par ses adeptes. Références Becker, H. (2002). Les ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales (traduit par J. Mailhos et H. Peretz). La Découverte. Brown, K. M. (2012). Sharing public space across difference: Attunement and the contested burdens of choreographing encounter. Social & Cultural Geography, 13(7), 801-820. Cresswell, T. (1996). In Place/out of Place: Geography, Ideology and Transgression. University of Minnesota Press. Fuggle, S. (2008a). Discourses of Subversion: The Ethics and Aesthetics of Capoeira and Parkour. Dance Research, 26(2), 204-222. Gibout, C. (2016). Transactions dans la ville récréative contemporaine. Les espaces publics comme médiateurs sociaux. SociologieS. http://sociologies.revues.org/5390 Lebreton, F. (2009). « Faire lieu » à travers l’urbain : socio-anthropologie des pratiques ludo-sportives et auto-organisées de la ville [Thèse de doctorat inédite, Université européenne de Bretagne]. TEL. https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-00383228 Lesné, R. (2019a). Le parkour, une pratique au service de la participation juvénile en ville ? Dissidence récréative et affirmation des jeunes à Rennes et à Nantes. L’Information géographique, 83(3), 83-105. Lesné R. (2021). La ville récréative. Ce que la récréativité fait à l’urbanité : réflexion à partir des pratiques du parkour et de l’urbex [Thèse de doctorat, Université du Littoral Côte d’Opale]. TEL. https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-03545164v1 Németh, J. (2006). Conflict, Exclusion, Relocation: Skateboarding and Public Space. Journal of Urban Design, 11(3), 297‑318. Owens, P. E. (2002). No Teens Allowed: The Exclusion of Adolescents from Public Spaces. Landscape Journal, 21(1), 156-63.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03846157 , version 1 (10-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03846157 , version 1

Citer

Robin Lesné. Le parkour, pratique transgressive et usage déviant de l’espace public : modalités de la coprésence et du tenir avec autrui. AAC RT3 : "Déviance, délinquance et marginalisation dans l'espace public : pratiques de publics, interventions sociales et sécuritaires, et mutations politiques", RT "Normes, déviances et réactions sociales" de l’Association Française de Sociologie (AFS); LIR3S-CNRS de l’Université Bourgogne Franche-Comté; Association des Chercheurs des Organismes de la Formation et de l’Intervention Sociales (ACOFIS), Oct 2022, Dijon, France. ⟨hal-03846157⟩

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