Ce deuxième volume du dossier « Le moment colombien des républiques andines » traite des questions inhérentes à la politique, en mettant l'accent sur les problèmes liés à la citoyenneté, à la représentation politique, à la presse et à l'opinion publique. Comme nous l'avons fait dans le volume précédent, nous concevons le "moment colombien" dans son extension spatiale propre et selon une temporalité qui excède la période trop étroite du "régime de Santander" (1821-1827). Nous avons voulu souligner l'importance du débat sur la représentation qui a pris naissance au Venezuela avant que ne se tienne le Congrès de Villa del Rosario de Cúcuta, puis analyser les détails de la "paix électorale" que la Colombie a connue de 1818 à 1827. Nous avons également voulu montrer la longue gestation intellectuelle de la Cosiata et établir ses liens avec une opposition installée dans la capitale colombienne elle-même. La comparaison constante qu’établissaient les habitants de Caracas avec la situation politique des Quiteniens met en évidence la frustration de ceux qui avaient été les champions de la Liberté à l'époque des Juntes de gouvernement face à l'arrogance d'une république nouvellement créée. En somme, depuis les périphéries de la Colombie, la pleine légitimité de la Constitution de 1821 était contestée. Inutile de dire que la construction de la citoyenneté fut en conséquence un processus ardu. Ce volume l’illustre en montrant comment les femmes équatoriennes, si elles jouissaient de droits civils, n'avaient pas de droits politiques.